mercredi 12 novembre 2008

do epic shit

Quand j'arrivais dans sa chambre sur le campus, il y avait un macbook posé sur le lit (défait), Itunes, en fonction "Genius" faisait défiler Do The Panic de Phantom Planet, ça hurlait ridiculeusement dans la chambre vide. Le tiroir de son bureau était ouvert, et comme la fenêtre n'avait pas été fermée, des feuilles battaient et s'en échappait. Je savais pas trop quoi faire, c'est toujours étrange de pénétrer chez quelqu'un lorsqu'il est absent. Quelqu'un de bien intentionné aurait peut être mis de l'ordre, éteint la musique qui offrait un contraste plus qu'intéressant avec l'inanité de la chambre, moi, je me suis assis le regard dans le vide : j'ai observé. C'était là qu'elle mangeait, probablement, ou mangeait pas, se réveillait les yeux embués de sommeil, faisait des bouts de disserte de temps à autres. J'imaginais passer la nuit ici, ou un week end, la retenir au lit jusqu'au milieu de l'après midi, qu'on lise l'un à côté de l'autre, jambes nues, en se penchant, mes tempes heurteraient les siennes. C'était parfait, idéal, absolument nécessaire. J'en étais encore à mes rêveries quand elle arriva, essoufflée, avec un gros sac sur l'épaule.

- "Luc ?"
Elle parlait trop vite pour que je décrypte quoique ce soit, j'avais l'impression de pas avoir les ressources nécessaires pour articuler des sons, dire quelque chose, je voyais ses ravissantes lèvres entrouvertes, probablement par l'impatience, l'énervement, ou bien la surprise, essayer d'avoir l'air cool, normal, essayer de signifier quelque chose.
- "Ah salut, écoute, je suis rentré ! Ta musique est vraiment forte !"
Je suis même pas convaincu par moi même.
- "Non mais, tu fais quoi ? enfin tu veux quoi ?"
Non. Elle est vraiment surprise en fait, elle est toujours debout, le sac -Chloé- à la main, ses collants tirebouchonne au niveau du genou, quelle présence d'esprit, c'est la chose la plus sexy et géniale que j'ai jamais vue.
- "Tu m'as dit dans ta lettre que t'étais à Chicago, et bon.."
- "D'accord très bien mais j'ai pas le temps là, vraiment, je t'appelle ok"
Regard appuyé, elle agite son portable qu'elle portait à la main tout ce temps, je viens de m'en rendre compte.
- "Ah oui, grave, je voulais te dire,"
- "Oui, donc, je t'appelle quoi."

J'arrive pas à réaliser si en tendant son bras elle me poussait vers la porte du dorm ou bien si c'est moi qui en sortais, ou bien si elle faisait un signe de la main, et tout d'un coup, je suis dehors. Elle est à l'intérieur, je l'entends virevolter, enlever ses chaussures, changer de chanson, Alice Practice, Crystal Castles, tout ce que j'ai bien incrusté sous la rétine c'est ses yeux bruns et vifs, son pas gracieux, sa voix roque et précipitée. J'ai l'impression de tomber dans une dimension absolument sur-réelle, un truc sans logique, sans autre loi que l'élan qui vient occuper toute la bande passante de mon cerveau : elle vient ravir le monde. Pour une très courte période de ma vie, je ne me sens pas misérable, et rien ne pourrai m'atteindre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

fuck that's good!