samedi 18 avril 2009

Cette semaine j'ai vu :

l'expo "Le Monde de Warhol" au Grand Palais. Courte, précise, on s'enfonce dans les salles comme on pénètrerait dans les années 60, en étant qu'à moitié invité. Les visages se succèdent, sans donner le vertige, c'est ordonné. Les mythiques, la pop culture, les têtes couronnées, les séries, les autoportraits, les potes artistes, les rockstars. Ce que j'ai préféré ? Lorsque Warhol, au lieu de peindre ses interlocuteurs filment leur regard fixe, c'est fuyant, perturbant, bizarroïde, et la salle sur la mort, à l'expo à L.A. en 2002, j'avais adoré les Electric Chair(s) dont je trouve le geste finalement nettement plus warholien que farder Mao ou Marilyn. Et puis <3 pour David Hockney dont j'adore la tête. Justin lui, c'était -je crois, Debbie Harry. Mais finalement, c'est presque triste cette accumulation, on finit par constater qu'il n'y a probablement plus que des commandes après quelques années (25.000 dollars la toile QUAND MEME) et je me sens comptable, comme si je constatais l'aspect strictement professionnel du projet et pas la dimension "je capture le siècle, des pdg japonais aux it-girls de l'époque".



Jeudi soir, Maroquinerie. Je suis évidemment tombée amoureuse plus d'une fois (ne pas changer une équipe qui gagne). Dans la foule, un mec qui se prend pour Jason Schwartzman dans Rushmore. Premier groupe : Andromakers, une petite pop très chouette et complètement adorable, qui rappelle Lali Puna, à mettre dans son ipod pour les promenades en métro matinales. On change de style avec Dinosaur Pile Up, un groupe bien garage de trois sales gosses qui font exprès de faire larserner leurs guitares, portent des slims cracra et des keds défoncés : j'adore. C'est super bruyant mais je kiffe kiffe kiffe. Le chanteur s'essaye au français avec son petit dico et des phrases toutes faites ("j'ai pensé toute la journée à vous, j'aime bien votre combinaison de ski"), et le batteur prend en photo le public. Mignon quoi. Le troisième groupe, c'est Violens. C'est carrément carrément plus léché. Je ne m'en souviens déjà plus très bien (mamie alzheimer), mais pas parce que c'était nul, c'était vraiment bien. Enfin, Camera Obscura, c'est seulement leur deuxième passage à Paris en dix ans ! Des filles un peu revêches avec des mollets tout tendre set des robes vintage de grand mère, un rappel imprévu, qui nous permet d'entendre quelques vieilles chansons. Je suis triste de pas entendre Eighties Fan, mais c'est pas si grave, les nouvelles chansons sont belles, et puis Camera Obscura c'est typiquement le genre de groupe qui perdure dans leur son : bucolique, naïf, lush.

crédit photo : Oliver Peel (moi j'avais bien sûr oublié mon appareil...)

Pour écouter les groupes :
Andromakers
Dinosaur Pile-Up
Violens
Camera Obscura

See you later, alligator.

mercredi 8 avril 2009

rêves

Assaillie par une monstrueuse envie de pumpkin pie (plus exactement : de left over de pumpkin pie : les parts qui restent le lendemain matin pour le petit dèj, un peu moist comme cela plaît à Justin, mais surtout, épicée à la perfection puisque les parfums se sont diffusés pendant des heures = bonheur sur terre), je me souviens d'une partie de mon rêve de la nuit. J'étais employée (à faire quoi, je ne sais pas, il me semble que j'étais une Mary Poppins améliorée) et, après avoir communiqué mon numéro de sécu à mes nouveaux boss, ils me convoquent un soir. "Voilà Florence, on a effectué toutes les formalités, par contre, il semblerait que euh..." air gêné,, mains moites, ils indiquent la première ligne du courrier envoyé par je ne sais quel bureau, je lis : "Le numéro de votre employée a bien été enregistrée, nos dossiers nous indiquent que cette personne est signalée comme PREGO" (sic), dans nos têtes à tous dans le rêve, c'est indubitable car c'est écrit par ce qui semble être un nouveau ministère du travail et de la santé (hybride . Et, dans mon rêve je me souviens bien avoir donné de la méta-réflexion : c'est quoi le pire : une grossesse (bis repetita) accidentelle ? que ça soit tes employeurs que tu connais même pas qui t'annoncent que t'es enceinte ? être fichée comme "animal parturient" ? Je mets tout ça sur le compte des dernières pages du "Meilleur des Mondes", qui parle à tout bout de champ de gestation. Pour la pumpkin pie, je me demande seulement : est ce qu'on trouve encore des potirons au mois d'avril ?

mardi 7 avril 2009

petites pensées contingentes

Il ne fait pas beau, résultat une langueur un peu poisseusse vient m'empoigner. Je regarde par la fenêtre, pondère ma volonté d'aller jogger ce matin, ai pas mal envie de m'enrouler dans ma couette, au fond du fond de mon futon, un café fumant et puis de bonnes lectures (j'en manque jamais). Mais je pense à D., qui renonçait jamais, quand j'arrivais à l'appart, toujours avec 5' de retard (les aléas du métro ou bien moi qui ai le plus grand mal à partir à l'heure dite), elle chaussait ses baskets, et off we go, I. n'avait souvent pas le temps de réaliser ce qui lui arrivait ou bien elle était tout simplement contente de me voir, possible aussi, petite souris toute tendre, calme, et qui éclatait parfois en quelques rires ultra délicats. J'écoute Camera Obscura. Cette nuit, justement, j'ai rêvé de D. C'était ma voisine. Elle portait son typique jean-pull cable knit gris clair. J'entendais distinctement sa voix, elle parlait en mélangeant le français et l'anglais (alors qu'on avait toujours parlé anglais entre nous). Elle avait la même humeur que celle qui semblait l'habiter à Paris : à la fois sereine et occupée. Elle me manque. Sa fille aussi. Beaucoup plus que ce que je pouvais l'imaginer (en regardant de récentes photos d'elles, une I. de trois ans et demi, toute grandie, j'ai pleuré pendant 10' en gros sanglots). Dans ces moments, je m'estime particulièrement chanceuse d'être baby sitter et pas... serveuse chez McDo, hôtesse ou caissière, aussi ado attardée que signifie "baby sitter", "je sais seulement m'occuper d'enfants". Les mamans que j'ai croisées se sont imprimées quelque part sur moi, à force d'occuper leurs chez elle plusieurs heures par semaine, à force de les croiser avant qu'elles vaquent à leurs occupations bien à elle (s'entraîner pour le marathon, voir des copines pour déjeuner, aller faire du shopping, aller voir une expo...), leurs intérêts, leurs emplois du temps, leurs soucis, tout ça reste un peu. Alors quand je vais courir, je pense toujours à D., en me disant qu'on le fait peut-être motivées par la même chose.

vendredi 3 avril 2009

nineteen

Est-ce parce qu'il fait plus de 15°C et parce que je réfléchis toujours mieux quand il y a un minimum de soleil, est-ce parce qu'à nouveau, lasse, énervée, déçue, je jette ma vieille peau usée de l'hiver, pleine d'envies contradictoires, mais tout est clair à nouveau. Dans ma tête, en marchant dans la rue, en rentrant à la maison pour qu'on dîne tous les deux, je fais des listes, de ce dont on aura besoin, de ce que l'on verra, de ce qu'on l'emmènera et j'ai du mal à attendre, et je sais que c'est ton cas aussi. On est freinés, on piétine, en attendant de se lancer d'un coup d'un seul.

On devait partir demain là (qui trouvera la référence über bien placée) "où toutes les filles qu'on croise dans la ville sont assez jolies, pas sublimes d'accord mais (comme toi) charmantes, des filles à qui l'on peut mettre, je sais pas, 15/20, parce qu'elles ont toutes quelque chose, ce n'est ni Rome, ni Paris, ni Rio de Janeiro, c'est LAUSANNE ET GENEVE". Mais c'est impossible (haine) puisque notre train est annulé (oui c'est possib'). La question est : aura t'on notre permis de conduire un jour ?

Plein d'autres : est-ce que tu m'aimerais bien si jamais on se croisait aujourd'hui ? J'aime trop commencer la journée comme ce matin : tu me sers contre toi pendant une heure, Kimya Dawson me réveille, tu me fais des blagues, et après au petit déjeuner tu dis "c'est bien, tu es calme". Tu aimes bien me voir appaisée, tranquille, et pas traversée en deux par des geignements en tout genre, et ça me fait du bien de savoir que quelqu'un m'observe avec autant d'attention, et, surtout, n'a pas peur de l'avouer.

Voilà sinon tout va bien, surtout parce que grâce à mes amis les antibiotiques je cesse enfin d'être à l'article de la mort après une semaine, merveille des merveilles, mais aussi parce que j'ai ce sentiment que j'adore, d'être entourée de fantômes et d'esprits partout : mes amis égarés un peu partout, j'ai beau pas les avoir vu ces derniers jours je sais qu'ils existent, ils sont en partie avec moi, certainement heureux que le printemps revienne. Et il n'y a pas de meilleur sentiment que ne pas être seule.