dimanche 28 août 2011

Je suis dans une logique d'effondrement. Pièce par pièce, tout s'écroule. Méthodiquement, on perd pied. Ce n'est même pas tout à fait ça : cela fait bien longtemps que l'on n'est plus solidement planté sur terre - on est "toujours-déjà" dans la chute, c'est, plus exactement, que l'on n'a plus prise. On dégringole tant, et, si bien, qu'on ne sait plus tellement à quoi s'agripper sinon à la douleur, toujours précise, toujours certaine, d'être en vie.

dimanche 21 août 2011

stay away

Le matin se lève. Pas moi.

Je n'ai aucune envie de faire des efforts, spécialement aujourd'hui. Je m'auto-congédie du monde. Je laisse ma place vaquante : tout va bien, tout ira bien. C'est ça le tragique du monde : tu n'as rien d'unique vraiment, tu peux, tout à fait, vaquer, disparaîre, réapparaître. Être en pointillé. De toutes façons, franchement, soyons sérieux, qui est, tout le temps, du lever au coucher, de la prise de fonction au moment, salutaire, où l'on s'endort jusqu'au lendemain, jusqu'à la promesse d'une nouvelle journée, que l'on va encore déformer, gâcher, perdre de manière époustouflante, parce que "la vie" est une pute et qu'elle nous encule bien profond ? Est ce qu'on est dans le métro, station Vavin ? Est ce qu'on est quand on va faire des courses au Monoprix et qu'on hésite entre deux marques de yaourt ? Est ce qu'on est quand on dit bonjour à ses amis ? Est ce qu'on est quand on pleure le soir d'ennui de rage et d'insatisfaction ?

Plutôt que de me poser la question, je ne quitte pas mon poste d'observation favori, mon bunker, mon corps ankylosé à force d'être prostré, les secondes et les heures peuvent se dérouler quelque part où je ne serais pas car je n'ai rien à y faire. Peu importe.

"Peu importe" : on ne se le dit pas assez souvent, ou on ne le dit pas comme il faut. Peu importe car rien ne compte. On croit que tout importe, l'état des finances, la voiture qu'on conduit, l'heure à laquelle on part au travail en attendant nos jours de congés, mais en fait, vraiment, peu importe, rien de tout cela en tout cas. Rien n'importe sinon la gloire et ce sursaut dans le sang quand on effleure la nuque et comme rien de tout cela n'est au programme ce matin, je sèche.

La journée passera, dans un silence parfait que d'autres trouveront désespérant, seule face à mes humeurs, mes lacunes et l'inventaire de mes défauts. Je suis inconséquente, ça on le sait déjà, je suis frivole et légère, on le devine aisément, je ne m'applique que lorsque je le souhaite, et peu de chose rencontre ma grâce. Mais bon. Mieux vaut mourir incompris que passer sa vie à s'expliquer.