jeudi 12 juin 2008

ANGOISSES #

Je ne sais plus ni quand, ni comment, j'ai décidé d'être prof. Aujourd'hui, j'imagine le plan B, et tout de suite, des chouignements en cascade sur les parois de mon crâne.

Je ne parviens pas à grand chose en ce moment, et, surtout pas, à écrire. Et pas beaucoup à lire.

C'est l'été. Pas beaucoup de patience à part pour sentir mes cuisses se déployer quand je cours sur Ezy Ryder. J'ai besoin de mettre la tête sous l'eau, de m'isoler, de ne plus entendre le vacarme, d'Internet, de la vie, des gens qui s'organisent.

Samedi c'était Sophie Calle, et, plus que son histoire à elle, c'était curieux, c'était la personnalité des 107 femmes convoquées qui faisait l'objet de l'expo. A quel point on choisit un métier parce qu'on a un système de pensée, et à quel point notre pensée se conditionne (ou s'oriente) par notre métier aussi. Et ce à quoi l'amour engage. Cette impression, joyeuse et un peu dégueulasse, en pénétrant dans la bibliothèque Richelieu, d'être aggressée par un bestiaire de femmes. Chacune occupant son corps, sa voix, sa fonction dans la société.

C'était aussi Desplechin-one-love-amour-toujours-sans-divorce, et son rire tout contre moi tout au long du film. Quoique je fasse en ce moment, y'à une sorte de petit J. qui vit à côté de moi, qui fait ses trucs de scientifique, que j'imagine conduire sur hwy30 (c'est laquelle déjà? too much information), qui dîne avec a., qui marche et évolue tout seul, et, doucement mais sûrement, ça commence à me meurtrir.

Mes propres commandements :
- ne certainement pas écrire pour faire passer un msg
- ne pas avoir peur
- arrêter de regarder son propre nombril
- il faut de l'esprit, et, de la vie.
- beaucoup de mots, la plupart, sont inutiles

:)

mardi 10 juin 2008

tenderloin always makes you cry

sur msn, B.B. et moi discutons, il me demande ce que signifie "Schadenfreude" (la joie qu'on éprouve lorsque quelqu'un endure un malheur quelconque), je me souviens de son projet, il y a quelques temps : apprendre un nouveau mot par jour. Il faut célébrer la langue parfois.

hier, au dîner, on mange du poulet, des petits pois et de la purée maison, et on parle littérature et mots avec mes parents. cool. un peu instructif. j'aime bien connaître leurs goûts. c'est une affaire personnelle.

j'imagine plein de scènes, plein de choses, des aéroports, la nuit, des brides de chaussures en cuir qui lacèreraient le coup de pied, mais chez moi, les mots ne viennent pas assez facilement et c'est d'une frustration sans nom, je me sens arnaque et cheap, mais ce sont les vacances (presque), j'espère ne jamais habiter dans une rue avec un nom gore genre "rue poulet", ou "rue des pucelles" (copyright stras'). that said, rue des pucelles est tellement gore qu'il est presque drôle.

évidemment, partner-in-crime as known as boyfriend me manque like hell, son cerveau me manque, ses cheveux bruns me manquent, son grand corps tout solide contre lequel me blottir et m'endormir un peu me manque, mais... ça va. ça laisse du temps pour penser, écrire sans mettre de majuscule, comater devant cinquante cafés.

j'ai un besoin incensé de me promener dans des champs, de plisser les yeux au soleil et prendre des photos stupides avec des halo de lumières pour me souvenir de LA VIE, prendre le train avec ma petite valise rouge, et ça tombe bien car la suisse est là pour ça, girlfriend likes her summerbreak.

hier j'ai v. au tèl, on se parle beaucoup plus (encore plus) (ou bien vraiment) depuis qu'elle a déménagé. j'apprécie qu'elle pense à moi. elle m'appelle du printemps pour savoir si elle devrait, ou non, acheter un pull à 200 euros pour le mec avec qui elle est depuis un mois et demi. je lui dis, "pourquoi pas", pour finir la conversation, mais aussi parce que je le pense vraiment, même si je pense qu'offrir ce livre de Cioran ("de l'inconvénient d'être né") est sans doute mieux et tout à fait suffisant comme tout premier cadeau.

je suis heureuse de pas être seule et de pas me poser des questions comme "est-ce que je me rappelle avoir vraiment aimé quelqu'un ? est-ce que je devrais lui donner une chance ? est-ce que je veux vraiment m'abandonner dans une "relation" ? est-ce que j'en suis capable ?". tout va bien, même si je ne sais pas exactement comment. no drama.

il me faut des bottes avant le werchter. mon premier café de la journée est devenu froid, et conséquamment, dégueulasse, aujourd'hui j'en ai bu les deux tiers. obama sera probablement président. i'm gonna run myself away now.

lundi 9 juin 2008

i know that you'll find

j'aime bien ces moments miraculeux où absolument tout parvient à toucher ton cerveau, c'est précis et chirurgical, tout parait complètement censé et nécessaire (qui ne peut pas ne pas être).

par dessus tout, j'aime l'évidence.

mardi 3 juin 2008

to hunt

C'était la rentrée et j'allais la retrouver. J'avais déjà choisi avec soin ma tenue la veille. Il faisait beau. Je repensais à l'année dernière, cette obsession qu'elle avait avec le diabolo cassis - elle faisait suite à celle du nectar d'abricot. A chaque fois qu'on débarquait au café, elle balançait son sac mollasson d'un grand geste sur la table qu'on aimait bien, se laissait tomber de tout ses cinquante kilos sur la banquette, et, avec la même opiniatreté, commandait un diabolo cassis avec de grands yeux d'enfants. Une fois, deux fois, cinquante fois. Si bien qu'à la fin, le patron l'a commandé, ce sirop de cassis, et lui a fait une private joke sur la carte. Je me demande à quelle obsession le diabolo cassis va faire place, quelle petite lubie ridicule et indispensable aura germé dans sa tête durant cet été, si, à présent elle boit un café au lait avec la couleur parfaite, la quantité de sucre idéale, et la température optimale, comme la fille du film de Jarmusch qui traffiquait sa tasse de café au son de Crimson and Clover.

Dans la rue je l'ai aperçue rapidement : ses cheveux bouclés, qu'on disait sauvages, sa démarche chaloupée, le sac au creux du coude, battant à chaque pas contre sa cuisse maigre. Un sourire, un signe de main, quelque chose de brûlant traverse mon corps. C'est elle, avec la promesse de s'amuser et de se comprendre.

Il n'y a rien comme l'existence d'autrui, son regard posé sur soi : c'est l'assurance que quelqu'un te tiendra la main, répondra à ton appel, te suivra partout. Et c'est indispensable.

Elle me dit vivement, en entourant brusquement ma nuque de ses long bras, "c'est TROP bien de te revoir", m'emboîte le pas, nos chevilles se cognent, le temps reprend. J'ai l'impression d'avoir retenu ma respiration tout un été durant, et là, en entendant sa voix un peu trop haut perchée, je fonce tête baissée dans notre vie et tout ce qui nous attend. Ses écouteurs d'ipod balancent le long de sa gorge : elle écoutait Pigs In Zen, ses pieds nuds flottent dans ses ballerines, je la retrouve comme je l'avais quittée : approximative et violente.

La lumière est claire, dans quelques minutes on retrouvera les autres, j'ai eu pour moi ce premier instant, son corps s'élançant sur le trottoir, la gaieté ineffable des retrouvailles, et ma hâte de tout vivre auprès d'elle.

du savoir utile

Bo Diddley est mort hier. Je me souviens quand on l'écoutait le matin, en se levant, et tu rigolais parce que je dansais partout de manière désordonnée. Tu avais mis une de ses chansons dans "spring soundtrack for a gummi". C'était cette compile qui a finie sur youtube avec du videoblog super lol où t'as une tête bien crevée, et quand Bo Diddley est arrivée, tu faisais ta danse névrotique.

flo dit :
jude law oui
flo dit :
eddie vedder non
justin dit :
il cover bob dylan
justin dit :
non mais cherche pas
justin dit :
c'est comme ca
flo dit :
au fait jay leno prend sa retraite!!
justin dit :
tu partirais avec jude law sur une ile deserte?
justin dit :
oui je sais, c conan qui le remplace
justin dit :
je pense que jude law saurait pas allumer un feu

7-très-longues-semaines.

dimanche 1 juin 2008

spring and summertime

Hello music lovers,

Aujourd'hui, pas du super récent, ça a déjà presque un an (i'll make up it up to you this week with some nice good stuff :) ) !



Animal Collective est un groupe de Baltimore, qui ont sorti 4 albums sous leur nom actuel. Là c'est Fireworks, extrait de leur dernier opus : Strawberry Jam, sorti en septembre 2007.

La petite histoire, c'est que j'ai entendu pour la première fois cette chanson sur le Black Berry de J. (stands for Jeremiah) un étudiant en cinéma avec un hoodie am'ap' sur le dos, et le skate à la main, rencontré à la Union Train Station de Pdx.

Animal Collective a fait le coachella 2008, et leur musique squatte à peu près toutes les séries teens et déchirées du moment : Gossip Girl, Skins... C'est bien comme j'aime : noisy et foufouhead.

C'est dimanche, postsecretday, et aussi l'occasion de jeter son dévolu sur tout un tas de trucs :




(mais 85 POUNDS, c'est abusif, I might go with the UO here)

+ un fute noir ou une jupe noire

On reste définitivement toute la vie la personne qu'on était à 15 ans (ou 16 ou 17, don't get all nazi on me). On recherche toujours l'exaltation qui nous habitait aux premières fois, ces précieux moments où on se sent vivre jusqu'à l'épuisement, où tout apparaît plus vif, effarant, comme une photo lomo réussie. Le but de toute une vie c'est surement de retrouver cet état, où, si tout allait bien t'es juste confortable avec toi même, et tu as tous les droits.

Je vous laisse avec Derek, la dernière chanson de Strawberry Jam, c'est putain de criminel de terminer un album avec cette chanson je crois !



PS : Bonne fête mec !

C'était quoi alors vos 15, ou 16, ou 17 ans ?