jeudi 30 décembre 2010

Je regarde le froid dehors. Je suis dans mes 5' où je somatise pas, ou à peine, où je suis une femme indépendante et les sentiments sont bourgeois. Où, en guise d'introspection je fais semblant de ne pas avoir de curseur moral. Bon, comme c'est récent, je ne parviens pas encore à savoir si cette nouvelle orientation de mon existence m'est profitable ou non. Ce n'est pas complètement désagréable d'avoir congédié le Politburo de la bonne conduite et de ne plus vraiment réfléchir aux conséquences (ou significations en fait) des actes et des paroles que je prononce, mais pour le moment, je ne sais pas encore si c'est pour moi.

La nonchalence, rentrer en taxi à tout bout de champ, ne pas arrêter de fumer, pleurer (à moitié seulement). J'essaye d'agir pour me donner une vague contenance, mécaniquement, je réponds et relance la conversation, sans en avoir quoi que ce soit à tirer des réponses, comme lui, je les écoute distraitement et je nous sens tristes, fatigués, las. Comme si l'essentiel n'était pas là. Les jours s'amoncellent, ma solitude augmente, les minutes s'égrennent de façon désordonnée et l'été paraît loin. Loin et ridicule. Je ne sais plus précisément ce à quoi me rattacher, puisque j'ai entrepris, dans mon élan d'indépendance à l'égard du monde et de mes 20 ans, d'arrêter la planification et les résolutions. Rien du tout à l'horizon, calme tranquille, encéphalogramme plat, si ce n'est le moment, précieux, pour lequel je suis assoiffée, où il effleure mon poignet. Rien de plus. J'aurai fait la parfaite héroïne d'un roman du 19è : je rougis quand on m'embrasse l'épaule. Je ne connais pas encore mon sort et je m'en fous, j'ai à chaque fois l'impression de me jeter quelque part et que seules m'accompagnent nos tristesses relativement mal accordées. Fidèles au poste, solidaires et dévouées.

Mais parce que c'est si agréable et que je ne recherche de toutes façons plus rien d'autre depuis des semaines, je décide que tout dans la vie est énergie, c’est ça ou bien les choses vous sucent comme des vampires.

1 commentaire:

Zo a dit…

Je continue de te lire. C'est si "spécial"... je ne sais pas trop que dire, j'ai déjà comme l'impression de déranger l'équilibre de cette atmosphère ici.
Si, juste te dire que je continue de te lire, que j'aime venir ici de temps à autre, c'est comme une parenthèse, une chanson d'Agnes Obel.
Et que tu as tellement de talent pour ça que ça me rend rêveuse.
Merci en tout cas,

(et bisous et bonne année au passage ;) )