vendredi 7 octobre 2011

how to live on nothing

Les jours se suivent. De plus en plus, en tout cas, c'est de plus en plus certain, j'ai envie que l'on me tire hors du monde, de toutes façons, c'est pas exactement comme si j'y allais de ma contribution. Être tiré du monde, ça c'est un programme : façon Augustin au livre X des Confessions, que j'avais lu en cours de latin un mercredi matin où j'avais daigné me lever, regarder l'heure et atteindre la fac, Augustin qui, spectateur d'un évènement dont il n'a pas de mot pour décrire l'horreur (un combat de gladiateur) espère que "la main de Dieu" va le tirer de toute sa force, lui et ses copains stoïques qui, malgré toute leur philosophie, ne résistent pas à l'abondance de sang, de sueur et à l'exaltation des sentiments que provoque le combat, et face cette avalanche de violence, Augustin n'a, comme moi, qu'un souhait : que Dieu le tire, donc, hors du monde, des vicissitudes, de la vérité approximative et surtout de l'obscurité. Mais bon nous sommes en 2011, et en 2011 on n'a pas la foi. On a Facebook et on réalise que nos amis sont cons, le reste du temps on réalise malgré nous l'ampleur de la misère sexuelle, il n'y a plus franchement d'obscurité, mais tout le monde déprime en silence.

Bref, que fait-on exactement de sa vie, des heures qui nous sont remises ? On les achète, ou, plus exactement on laisse des gens les acheter souvent, surtout. On ne se l'avoue qu'à demi-mots, pour mieux continuer, mettre un pied à peu près devant l'autre. Merci pour le cadeau.

Je suis désemparé devant mon angoisse. Je ne vois qu'elle. Mais la certitude d'en avoir fini bientôt, chaque jour après tout est un jour de moins, pourvu que ma solitude s'accorde à celle de quelqu'un d'autre, que nos névroses combinées nous mène quelque part, permet de regarder au loin. Chaque jour est un jour en moins.

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